DECEMBRE, 2013

« Pourrais-tu m’amener à St-Malo fin mars? »

La réponse à cette question, vous vous en doutez. Bien sûr que je peux :). Pour ce voyage qui s’annonce être fabuleux et vraiment intense, le choix de l’appareil s’est porté sur le Zenair train classique avec comme seul équipement la boussole. Pour ceux qui nous rejoigne maintenant, la boussole est un instrument imprécis. La seule façon d’avoir un cap juste est d’effectuer un vol stabilisé en palier — ni monter, ni descendre, ni virer–. Autant dire que c’est parfois difficile surtout quant il y a des turbulences.

Mais avant d’en arriver là, il faut déjà pouvoir réaliser le vol. Ce n’est pas que je suis disponible, que l’avion également et que le commanditaire (mon père) du vol le soit aussi que nous pourrions partir. La météo doit être de la partie. Par expérience, un vol au mois de mars n’est pas encore gagné. La météo n’est jamais certaine et peut changer du jour au lendemain. Dans le passé, je n’ai jamais réussi à faire une navigation à cette période!

MARS, 2014

Jour, J-30

La météo commence juste à donner des signes d’amélioration. Quand je dis des signes, je veux dire des éclaircies. Après presque 4 mois entiers de pluie, nous sommes tous fatigués, et les pilotes déprimés d’avoir été bloqués au sol jusqu’à maintenant.

Avec ces signes d’amélioration, je garde espoir et je me mets à préparer la navigation à fond. Un bonne vieille navigation à l’ancienne, il n’y a que ça de bon!

Jour J-7

Ooooh, la semaine de pluie, de vent et les perturbations qui continuent à s’abattre sur notre vieille terre. Rappelons qu’il doit faire beau au point A, comme au point B, et également en chemin. Mais où se trouve le point B??? En Bretagne!!! …Ce n’est pas encore gagné :). Néanmoins, la météo à l’air de prévoir une nette amélioration pour le WE.

Jour J-1

Le vol est envisageable. Nous confirmons nos chances de départ à 85% à l’ancienne camarade de classe de mon père.

H-2

Belle visibilité, aucun nuage… Tout s’annonce pour le mieux. Il y a cependant, juste un petit bémole.

Je traverse la salle de classe où normalement j’aurai du faire cours avec les autres enseignant BIA. Mais exceptionnellement, aujourd’hui j’ai laissé ma casquette d’enseignant pour celle de pilote :). Je passe, valises en main, mon père à mon train, en voyageur.

Aujourd’hui, au programme la météo!

« Comme vous pouvez le voir, il y a 20kt de vent de travers. Nos avions ne peuvent pas partir »

dit l’enseignant à ses élèves. Nous sommes en train de traverser la salle de cours en nous dirigeant vers le taxiway!!

Bon, en réalité, il y avait 15kt de travers. Celui ci n’étant pas plein travers et avait une composante de face. Quoi qu’il en soit, ça soufflait un peu.

Après moulte hésitation et réflexion, j’ai décidé de mettre à terme au projet avec l’ULM… Le vent dépassait sa limite. Néanmoins, mon attention c’est reporté sur un avion… avec l’accord de mon père, nous avons décidé de prendre un TC160 possédant d’une part un meilleur équipement mais une meilleure sécurité pour ce genre de condition.

Heure H

Après un décollage un peu mouvementé (turbulence au seuil de piste du au vent), nous prenons notre cap et nous allons chercher notre altitude de croisière: FL085, autrement dit 8500 ft environ. Nous croisons à une vitesse sol de 140kt (280km/h). Mon père s’improvise navigateur… Il faut bien passer le temps, malgré le GPS de bord, on s’amuse à faire la navigation à l’ancienne. Je dois dire qu’il se débrouille très bien. La méthode appliquée n’est autre que celle utilisé par les marins… Oui, mon père possède ses permis bateaux.

J’étais habitué à suivre mes navigations à 5000 ft maximum. La suivre à une telle altitude entrainait des changements dans mes références (repères) sols. On a eu quelques instants de doutes, mais dans l’ensemble, ça a été parfait et sans encombre.

Le suivi nous a occupé pendant 1h45… le temps de rejoindre St-Malo.

Pour une fois, c’est vraiment une synchronisation impeccable qui a eu lieu. A 12h00 nous étions posés. 12h15 son amie vient nous chercher à l’aéroport. 20 minutes plus tard, nous nous retrouvons chez elle avec les autres convives. 10 min plus tard, elle repars chercher les derniers arrivant à la gare…

Après un WE de retrouvaille, et une visite de la ville, il est temps de penser à rentrer. Mais avant, nous avons proposé un petit baptême à notre hôte. Un petit tour autour du Mont Sant-Michel et on se repose. Nous décollons dans la fouler –en prenant soin de faire le plein–, direction Angoulême mais avec un petit détours sur les côtes de Bretagne…

Il va falloir compter un peu plus de 2h00 de vol pour revenir au bercaille. Avec un vent de face qui forcissait en altitude, j’ai décidé de rester à 3000 pieds et de descendre petit à petit à 2000 ft (vent moins puissant avec à basse altitude) pour finir à 1500 ft juste après Niort. La différence n’était pas négligeable. Nous avons gagné presque 15 kt en descendant de 1500 ft!! Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt???

La vitesse augmentait mais le confort de vol diminuait :D. Nous nous faisions secouer à cette altitude relativement basse… Tous les inconforts du relief ajoutés à ceux du vent et des thermiques liés à la chaleur :s. Bref… 19H00, nous voilà enfin chez nous!

Vol que j’envisage de refaire… Je veux même tenter d’autres destinations… Qui m’aime, me suive!