« […] vous avez droit à une feuille de brouillon. Prenez un crayon et rangez le reste. Vous avez 2 heures pour répondre aux 80 questions de l’examen. La calculatrice n’est autorisée que pour certaines questions. »
L’après-midi du samedi 18 février 2017 vient de commencer. Nous sommes à l’aéroclub d’Angoulême qui accueille 24 jeunes du BIA sur l’ensemble de la journée comme chaque premier samedi des vacances scolaires. Voici plusieurs années maintenant que l’aéroclub d’Angoulême offre une initiation complète à l’aéronautique et aux métiers de l’aérien à travers la formation du BIA. Celle-ci se déroule sur l’année scolaire (hors vacance) à raison de 1/2 samedi et d’une journée complète le premier jour des vacances scolaires. Forts de son équipe constituée de plusieurs bénévoles, tous sont pilotes/instructeur ou/et professeurs dans l’éducation nationale, les jeunes sont très bien encadrés et bénéficient aussi de l’appui de la plateforme (visite des installations, interview des différents acteurs (pompier, agent AFIS, mécano, pilotes, instructeurs, militaires (lors de journées spéciales))). Ils ont également une première expérience aérienne à travers plusieurs vols qui sont organisés au cours de l’année.
Ce samedi, le premier samedi des vacances s’est déroulé comme suit:
- Cours météorologie
- Mini navigation autour de la balise: préparer une navigation, savoir suivre la navigation et repérer les points caractéristiques.
- QCM BIA blanc – bilan sur les premiers mois de formation avec explication plus détaillée des questions bloquantes.
✈︎ Le BIA à l’aéroclub… et au collège ✈︎
24 jeunes BIA cette année! La politique du club a été de réduire les places disponibles par manque de capacité d’accueil. Il faut avouer que chaque année l’aéroclub reçoit une 50eine de candidature. Depuis l’année dernière, nous sommes également associés au collège René Cassin du Gond-Pontouvre qui a ouvert une session BIA en collaboration avec l’aéroclub d’Angoulême (intervenant, cours, et même traitement que les candidats de l’aéroclub). Chaque premier samedi des vacances, les élèves de ce collège ayant choisi cette option viennent passer la journée à l’aéroclub en complément de leur séance hebdomadaire dans les locaux du collège. Cette association nous a permis de mieux absorber la demande BIA dans la région. Nous sommes le premier centre de formation BIA du Poitou-Charente (et peut-être de la nouvelle Région Aquitaine), en termes de reçu à l’examen. Pour plus d’information, vous pouvez aller sur la page du site internet de l’aéroclub d’Angoulême. Vous y trouverez également les procédures pour vous y inscrire. Les préinscriptions n’ouvrent qu’à partir du mois de juin, mais le secrétariat est toujours ouvert pour répondre à vos questions.
✈︎ Entrainement BIA ✈︎
Lors de cette journée, j’étais en charge du cours météo ainsi que de l’élaboration du QCM et bien sûr, la surveillance et la correction de ce dernier. Depuis cette année, je ne fais plus les baptêmes et vol BIA à raison de mon faible nombre d’heures annuel (article précédent). Par ailleurs, je n’ai pu être présent au début de cette nouvelle année scolaire, car j’étais à l’étranger.
Quand Gilles, le responsable de la formation BIA m’a appelé pour me demander si je pouvais m’occuper du QCM avec carte blanche (temps, modalité, sujet…). J’ai naturellement tout de suite accepté. Il m’a demandé en connaissance de cause: il paraît que je suis vicieux. Il m’aurait été très facile et très rapide de prendre de basique annale BIA, de les imprimer et le tour aurait été joué. Traditionnellement, lors de ces journées, c’est ce qu’on faisait. On projetait 20 questions via le videoprojecteur. On leur accordait 60 secondes par question et à la fin, on corrigeait tout ensemble. Lors de ces entraînements, ils pouvaient se mettre n’importent où (fauteuil…), utiliser ce qu’ils voulaient (feuille, téléphone…). Et après la correction, nous n’avions qu’une faible idée de la réussite du test. Et surtout, nous ne savions pas les points où il était nécessaire de revenir.
A 3 mois de l’examen j’ai constaté que nos chers élèves ne connaissaient pas les bases!!!! J’ai donc pris la décision de créer un examen de toute pièce à partir des questions de la base de données BIA.
Qu’étaient mes objectifs à travers ces QCM?
Lorsque j’ai commencé à confectionner cet examen, je cherchais à répondre à trois principaux objectifs:
- Vérifier la bonne compréhension des principes physiques de base de l’aéronautique
- Vérifier leur capacité de réflexion et de calcul à travers les problèmes à résoudre orienté BIA (des questions qui tombent au BIA, plus niveau lycée… notre public est au collège, il m’était important de vérifier s’ils avaient compris ces bases en mathématiques).
- Vérifier les connaissances de base et générales en aéronautique
Pour atteindre ces 3 principaux objectifs je me suis obligé à créer un QCM où je me suis forcé à:
- Ne pas mettre les questions où la déduction était possible (donc facile);
- A mettre des questions qui faisaient appelles à la réflexion et la résolution de problème;
- A mettre des questions qui font appelle aux notions de mathématiques (l’aéronautique c’est aussi des mathématiques et de la physique);
- Et des questions où une compréhension des principes de bases d’aéronautique est nécessaire pour y répondre;
- Interroger sur les connaissances de base;
- Eviter les doubles questions ou les questions qui se complètent (la lecture des deux questions permettant de répondre uniquement par déduction).
L’autre point que j’ai décidé de changer fut les modaliés d’examen. J’ai essayé de reproduire les conditions d’examen. Il valait mieux qu’ils soient surpris à cet entraînement que lors du jour J :D. Ainsi, ils devaient être installés à une table comme lors d’un examen traditionnel. Il était interdit de parler, rien n’était autorisé sur les tables excepté le nécessaire pour l’examen. Je voulais les pousser à utiliser leur cerveau plutôt que la calculette pour tous les petits calculs. Je souhaitais les forcer de faire les calculs mentalement plutôt qu’électroniquement: le niveau en calcul mental est alarmement faible!
✈︎ Un résultat « académique » très décevant ✈︎
La correction a été faite dans la foulée. Ils avaient 2 heures pour répondre à 80 questions. En réalité, la majorité avait fini après seulement 1 heure. Cela m’a laissé le temps de corriger quelques copies avec un ami…
Je savais que mon examen était théoriquement plus difficile qu’un examen BIA standard… mais à ce point là O_O
Le constat a été très simple:
- Les connaissances générales non maîtrisées (connaissance de l’avion, vocabulaire...);
- Les formules de physiques/mathématiques non connues;
- L’approche de résolution de problème non acquise.
Ce petit examen m’a permis de reprendre et d’expliquer des points importants sur la résolution de problème: comment aborder certaines questions. J’ai également pris note des notions que l’on devait aborder de nouveau rapidement à travers les prochains cours (via des questions à répétition).
J’espère qu’à travers ce QCM, les élèves auront pris conscience de leurs points faibles pour les retravailler par eux-mêmes. En attendant, j’ai également en plus de l’examen, tenté de rédiger la correction détaillée des questions « mathématiques » où une réflexion était nécessaire.
- bia-histoire
- bia-mecanique-du-vol
- bia-connaissance-aeronefs
- navigation-et-reglementation
- solutions-bia
- bia-correction-détaillée
Et vous, combien auriez-vous eu? Si vous avez des questions au sujet du BIA, des remarques, n’hésitez pas, vous pouvez les poser en commentaire. Je suis totalement ouvert aux conseils et critiques. J’accepte avec joie ces dernières si elles sont constructives et me permettent de m’améliorer dans ma démarche pédagogique.
Salut!
Je n’ai pas la possibilité de suivre des cours en aéroclub dans ma région et j’aimerais bien passer le bia en candidat libre ducoup. J’ai trouvé pas mal de cours sur internet mais comment conseillerais-tu d’organiser son apprentissage? Car quand on a juste des cours à lire cela peut être compliqué xD Et connais-tu des moyens de faire une initiation pratique en étant candidat libre?
Salut Hortense.
Une solution pourrait être de regarder module par module, de lire une première fois le cours, d’essayer de comprendre 90% (demande à la communauté de pilotes, ou à tes parents, ou professeurs).
Les notions à comprendre sont basées sur de la physique (niveau lycée, mais pas insurmontable pour le collège). Il est donc très important que tu maîtrises ses bases. Lorsque tu as un minimum de connaissance, tu vas faire les QCM en parallèle (TOUS) de l’avancement de tes révisions. Il ne suffit pas de les rabâcher, mais de comprendre pourquoi tu as fait cette erreur (Gligli si tu veux payer, est très bien fait pour s’entraîner).
Une autre solution. Commencer par faire un QCM ou deux pour voir le niveau, se tester. Ensuite, tu enchaînes sur ce que j’ai dit plus haut.
Dans tous les cas, le module Histoire de l’aviation, tu n’auras pas le choix. Rabâche le QCM (seul module à rabâcher, avec l’anglais si tu veux, ce dernier n’étant pas compliqué), si tu as le cours à côté sert toi en pour voir les dates clés autour de la question.
Apprends par coeur les réponses et les dates. Ne perds pas trop de temps à apprendre par coeur tout le cours d’histoire, il y a trop de détails, tu risques de mélanger et d’oublier. Le plus efficace pour ce module-là, c’est de partir des QCM pour voir les questions susceptibles et de s’exercer, s’exercer… Je t’invite à tous les faire.
Pour les QCM:
Ce site est très bien >> http://www.ac-orleans-tours.fr/aero-scolaire/qcm/liste.htm
Merci pour ta réponse très complète 😉
je suis moi même un élève en cour de BIA et je souhaiterais me preparer pour le concours des AOPN que pourrai-je faire pour améliorer mon pilotage? le permis planeur est-il une solution ou non?
Bonjour, pour les EOPN (?), le fait de savoir piloter ou non n’est pas vraiment un point déterminant. Concentre toi sur les parties sélectifs du concours (sport, entretien, test psycho…). Mais sinon, pour répondre à ta question, le planeur c’est la meilleure école de pilotage, car est plus technique que l’avion. L’avion, tu auras la gestion du moteur en plus; la vrai base de pilotage étant la même. Les élèves passant du planeur à l’avion font toujours bonnes impressions sur les instructeurs.
J’espère t’avoir aidé.