5 jour à peine après mon dernier l’Ile d’Yeu, me voici embarqué pour une nouvelle aventure… Le VOL YE03.
On pourrait se demander pourquoi ce numéro. Comme pour tous vols en compagnie aérienne, des numéros de vol sont attribués. Ici, YE03, YE parce que pour les habitant de l’Ile d’Yeu, YE est leur symbole. Par ailleurs, ce n’est pas choisi par hasard. J’ai décidé, pour ce vol unique de choisir le Jodel D113 immatriculé: Fox – Papa alpha Yanky Echo. autrement dit, YE est aussi son diminutif ;).
Reprenons nos moutons et revenons à nos assiettes. Après quelques coup de fil qui incombent au commandant de bord, on fait le plein des deux réservoir du D113. Je prends la météo et on décolle. L’aller se fait sans encombre. Je ne suis ici qu’au cap et à la montre. Pour le cap, pas de turbulence, le compas suffit. Néanmoins, j’ai tout de même mis le conservateur de cap du GPS (aucune programmation, juste la boussole) par sécurité. On a la clairance pour transiter à 2000 ft dans la zone de Cognac. On passe La Rochelle, les Sables D’Olonne et on arrive enfin pour faire la traversée…
L’horamètre de l’appareil indiquait 1h20 lorsqu’on l’arrêta sur le taxiway de l’aérodrome de l’Ile d’Yeu. On a presque épuisé le réservoir arrière. En théorie il devrait nous rester 1 heure si le plein était total. Mais l’indicateur nous prédit un réservoir vide.
On va s’acquitter de la taxe aéroportuaire de 12,75€ et nous voici parti pour 30 minutes de marche: direction Port-Joinville pour manger.
14h00, après un bon déjeuner, nos vélos nous attendent en boutique: on les loue pour la demi-journée. Nos jambes se rappellent encore de notre petite balade dans le Nord-Est de l’île. On a d’ailleurs prit quelques photos sur les plages du Nord.
Me voici en train d’exposer mon super polo Jeunes ailes… La fameuse association des mordus d’aviation.
Notre courage prit à deux mains, on ose s’aventurer sur les rochers glissants et coupant. Par magie, on arrive même à se faire prendre en photo. C’est fou non :p.
Une petite pause boisson bien méritée se fait ressentir à Port-Joinville avant notre marche retour :p.
17h45, nous voici fin prêt pour un petit local autour de l’Ile d’Yeu. Mission: prise de vue :p.
18h30, on décolle et on prend enfin le cap retour. La traversée se passe sans mal, on l’effectue à 5500ft. Nous voici travers les Sables d’Olonne. Mais soudain… VROUUUUUM VROT VROT VROT fluiuuuu (bruit du vent relatif)… Le moteur s’arrête :S.
Vite, Vite, prenons la vitesse de finesse max, recherchons un terrain et étudions la panne. Nous sommes actuellement 5500ft, on longe la cote et nous sommes à quelques minutes du travers des Sables D’Olonne. Que faire? Amerrir au plus près de la cote? Rejoindre la cote et tenter un atterrissage forcé sur le sol? Quel serait votre choix? Océan ou sol? Eau ou arbres et autres dangers? A votre avis, qu’ai je choisi?
M’éjecter? J’ouvre le canope, je stabilise l’appareil, je donne les instructions d’évacuation à mon passager, je mets mon pied sur l’aile et… « Merde! Le parachute?! L’ai-je sur le dos? » Bon on remballe cette idée, nous ne sommes malheureusement pas des personnages sur une case de la BD Buck Danny.
Bref! Suis je mort, me suis-je loupé? Suis-je le fantôme du pilote qui écrit ses mots? Son esprit peut être? Le suspense ne peut pas durer, en lisant ces lignes vous savez que quelques soit ce que j’ai tenté, ce fut un succès! Mais qu’ai je donc fait? Peut être trouverez vous la réponse en regardant le montage vidéo de cette aventure :D.
Je décide finalement de me dérouter à La Rochelle pour refaire le plein. Je préfère en effet, ne pas prendre de risque. En théorie il me reste 1h30, 2h00 dans le réservoir avant. Je vois la jauge, je sais que lorsqu’elle est en butée, il reste environ une grosse demi heure… Ceci dit, quel stresss!!! Non, je préfère atterrir pour ravitailler.
Piste en dur. Jodel! « Fox Yanky Echo, virer en base 27, vous êtes numéro 1 pour atterrir, rappelez final« . Je me mets en virage, je prépare l’avion. Me voici en base. Dans quelques secondes, je serai en final. Vent de face, légèrement de travers, mais très légèrement. Ok. Je me concentre! Je dévie un peu sur le coté! Je corrige. Je regarde droit devant. Je surveille mon altitude. Je corrige ma vitesse. Je dois être absolument à la bonne vitesse pour limiter l’effet du posé. J’arrondi, petit à petit. Le sol s’approche de plus en plus! Mon coeur se met à battre un peu plus vite. Je suis en crabe. Je continue. J’arrondi, j’arrondi, j’arrondi… et je… touche. De travers. Le contrôle étant plus difficile sur piste en dur. Je pousse ma manette de gaz à la faire ressortir par l’arrière du tableau de bord. « Remise des Gaz Fox Yanky Echo« .
« Rappelez Vent arrière« . Après un nouveau tour de piste très court —J’en remercie encore le contrôleur qui m’a permis ce gain de temps et m’évitant de faire le tour de piste standard –, me voici de nouveau en final. Mon posé est plus contrôlé et jolie. Tant mieux ;). On ravitaille, on re-décolle avec un code transpondeur commençant par un petit « 1 » —code naturellement donné pour les IFR (vol sans visibilité)–, et cette fois ci, nous voici repartie pour Angoulême!
Quelle aventure. On est bien fatigué. Pour l’info, lors de l’arrêt du moteur –il n’a d’ailleurs que tousser– vers les Sables d’Olonne, c’était contrôlé xD. Je séchais volontairement le réservoir arrière ;). J’étais repassé dessus avant la traversé :p. Donc, si vous n’aviez pas trouvé, j’ai juste changé de réservoir, pas d’atterrissage forcé, ni d’amerrissage :D.
Juste une remarque,
On ne saute pas en parachute au dessus de la flotte, (à moins d’avoir des maillons largueurs et de savoir s’en servir)
Essaie de nager avec 20m² de tissus attaché à toi…
Par contre pour le crash controlé, j’ai aucune idée de la solution, donc je me tais.
Merci pour ton commentaire et donc ta remarque. En effet, je savais très bien qu’il était difficile de nager avec une toile. Cependant, je pensais que tous les parachutes étaient équipés de mousqueton à largage en vol (en le truc qui permet de se libérer du para avant de toucher :D). Donc merci pour ta notification ;).
Cependant ici, c’est juste pour le suspense héhé. Puis si on veut pousser plus loin, les petits avions de tourismes ne sont quasiment jamais équipés de parachute pour l’équipage. Ce n’est pas un équipement obligatoire que ce soit pour le survol maritime ou terrien (enfin il ne me semble pas… La para est par contre obligatoire en voltige) ;).
Je pense que lorsque tu parlais du crash contrôlé, tu voulais parler de ma petite question, comme quoi tu ne savais pas?
Si on doit faire un atterrissage forcé, et si on a le choix entre l’eau et la forêt, faut choisir la forêt :D. C’est plus facile et les chances de survie sont plus élevées malgré les apparences :D. Voilou